Reprendre le sport après une blessure ou une opération : une étape clé pour le corps et le mental
Par Carole Louis, coach sportive à Royan
En tant que coach sportive, j’accompagne au quotidien des personnes animées par l’envie de bouger, de se sentir bien dans leur corps et leur tête. Mais parfois, la vie nous impose une pause : une blessure, une opération, et tout s’arrête. La routine d'entraînement s'effondre, le corps se met au repos forcé, et le moral, souvent, suit la pente descendante. La reprise du sport après un arrêt dû à une blessure ou une intervention chirurgicale est une étape délicate, mais essentielle. C’est un chemin parfois semé d’embûches, mais toujours porteur de transformations positives, à condition de l’aborder avec patience, respect de soi, et accompagnement adapté.
Comprendre les blessures qui nous stoppent
Certaines blessures sont fréquentes chez les sportifs, qu’ils soient amateurs ou aguerris. Elles peuvent nécessiter un arrêt complet de l’activité physique, parfois sur plusieurs mois. Voici quelques exemples de blessures qui marquent une vraie rupture dans la pratique sportive :
La rupture des ligaments croisés (généralement du genou) est une blessure redoutée, notamment chez les amateurs de sports de pivot comme le football, le ski ou le handball. Elle implique souvent une opération et une longue phase de rééducation.
Les fractures, qu’elles soient simples ou complexes, touchent tous les profils de pratiquants. Elles nécessitent une immobilisation et une reprise très progressive.
Les tendinites (ou tendinopathies), comme celle du tendon d’Achille ou de l’épaule, sont souvent dues à des gestes répétés, à une surcharge ou à un déséquilibre musculaire. Elles peuvent devenir chroniques si elles ne sont pas prises au sérieux dès les premiers signes.
Ces blessures ont un point commun : elles imposent un temps d'arrêt qui n’est pas toujours facile à vivre, surtout quand le sport fait partie de notre équilibre de vie.
Le corps mis sur pause :
Lorsque le mouvement s’arrête, c’est tout l’équilibre physique qui peut être bousculé. L’inactivité prolongée entraîne souvent une perte de masse musculaire, une baisse de la tonicité générale, et parfois un gain de poids, tout simplement parce que l'on dépense moins d’énergie. Ce n’est pas une fatalité, mais c’est une réalité physique à prendre en compte.
D’un point de vue biomécanique, les muscles qui ne sont plus sollicités s’atrophient progressivement, et les articulations peuvent devenir moins mobiles. Cela rend la reprise plus difficile, surtout si elle est trop rapide ou mal encadrée.
Le mental aussi encaisse :
Ce qu’on oublie souvent, c’est l’impact psychologique d’une blessure. Lorsqu’on est habitué à se défouler, à se dépasser, à ressentir cette vitalité que procure l’effort physique, se retrouver soudain inactif peut être très difficile. La motivation baisse, la frustration monte, et parfois même un sentiment d’échec ou d’impuissance s’installe.
Certaines personnes vivent cette période comme une mini-dépression : elles perdent leurs repères, leur routine, et même parfois une partie de leur identité de sportif. Ce passage à vide est normal, mais il ne doit pas s’installer.
Une reprise progressive, en conscience :
La bonne nouvelle, c’est que la reprise est non seulement possible, mais souvent porteuse d’un nouveau rapport à son corps. Après une blessure, on ne reprend pas comme avant : on reprend mieux, avec plus d’écoute, plus de respect pour ses limites, et souvent, plus de plaisir aussi.
Voici quelques conseils que je partage régulièrement avec mes pratiquants à Royan :
Reprendre au bon moment : ni trop tôt (au risque de rechute), ni trop tard (au risque de s’enliser dans la sédentarité). Le feu vert du médecin ou du kiné est essentiel.
Rééduquer avant de performer : la priorité est de restaurer la mobilité, l’équilibre musculaire et la stabilité articulaire. On oublie les records dans un premier temps.
Être accompagné : un programme personnalisé avec un coach sportif permet de reprendre en toute sécurité, en adaptant les exercices au contexte de chacun.
Travailler aussi le mental : intégrer la respiration, la visualisation, ou même quelques séances de sophrologie peut aider à garder le cap pendant cette phase de transition.
Une opportunité de (re)découverte de soi
Reprendre le sport après une blessure, c’est aussi l’occasion de se reconnecter à son corps autrement. Beaucoup de mes clients découvrent une nouvelle forme d’écoute corporelle, un rapport plus doux, plus durable à l’activité physique. Ils apprennent à valoriser les petits progrès, à célébrer chaque pas retrouvé.
C’est aussi l’occasion de varier les pratiques : un coureur blessé au genou pourra découvrir la natation, le vélo ou le renforcement doux ; une personne opérée de l’épaule pourra explorer le Pilates ou le travail postural et travailler plus le bas de corps en attendant.
En résumé, une blessure ou une opération n’est pas la fin de votre aventure sportive. C’est une pause, certes imposée, mais qui peut devenir un tremplin vers un mieux-être global, physique et mental. Si vous êtes dans cette phase, soyez patient·e avec vous-même. Votre corps a une mémoire incroyable. Avec un accompagnement adapté, vous retrouverez force, confiance, et surtout… le plaisir de bouger.